Témoignage du Pr Robert Nègre

29 novembre 1997



R. NEGRE
122, rue du Com. Rolland
13 008 MARSEILLE






Marseille, le 29 novembre 1997





Docteur J. MANUCEAU
Centre d'Affaires de Bergevin
97110 POINTE-à-PITRE


Monsieur,


La Société "Ellipses" me transmet ce jour votre lettre du 13 octobre. Je m'empresse d'y répondre.

Ce que vous dites des conditions dans lesquelles sont apparus les troubles peut permettre d'avancer l'hypothèse que l'eau de boisson en est responsable ( à condition toutefois qu'elle soit bactériologiquement potable).

L'analyse I 97 F 7639, effectuée par le CRECE de la Ville de Paris, qui fait apparaître des teneurs en Dichloro-monobromo-méthane plus de vingt fois supérieures aux doses admissibles (anomalie non signalée dans les conclusions) et des résidus chloroformés importants l'appuient.

La clinique des troubles que vous indiquez ( à la fois allergie cutanée, douleurs diffuses ou localisées aux alentours du domaine caeco-vésiculaire traduisant une inflammation, et surtout affaissement de la fonction leucocytaire) font penser à une attaque chimique consécutive à l'ingestion de traces de pesticides chlorobromés ou de leur produits de dégradation.

Une série d'analyses ( 30 prélèvements, pour avoir une valeur statistique) effectuées sur les boues sédimentées au fond de la citerne pourraient fournir des indices supplémentaires. Il serait bon également de savoir si les eaux de la citerne ne reçoivent pas d'apports de biocides par le vent ou par infiltration. Vous devriez trouver de l'aide auprès des collègues de votre Centre Universitaire.

Espérant avoir répondu à vos questions et restant à votre disposition, je vous prie de recevoir, Monsieur, mes salutations.


R. Nègre