Présentation de l'île de la Désirade

Située à l'Est de la Guadeloupe, la Désirade avec ses 2 km de largeur et 11 km de longueur, a été longtemps isolée du reste de l'archipel par la présence d'une léproserie. Elle tire son nom de Desirada (nom espagnol signifiant Désirée) que lui attribua Christophe Colomb parce qu'elle fût la première île qu'il rencontra lors de son second voyage.

› C'est en 1728 qu'est prise la décision d'installer une léproserie à la Désirade. Un rapport officiel fait alors état de l'occupation de l'île par quelques Caraïbes et la décision est prise de déloger, "de gré ou de force, les habitants établis". La Désirade va servir également de lieu de résidence des mauvais sujets entre 1763 et 1767. On y déportera les jeunes gens de Métropole "tombés dans des cas de dérangement de conduites capables d'exposer l'honneur et la tranquillité des familles" [c'est à dire entre autre, les jeunes gens sans fortune dont les filles (ou les femmes) de riches propriétaires terriens étaient tombées amoureuses]. On ne badinait pas avec ces choses là à l'époque ! Ce sont ces Blancs bientôt rejoints par de nouveaux arrivants, à la recherche de terres disponibles dans l'archipel, qui vont participer au développement de l'île essentiellement par la culture du coton. En 1848, suite à l'abolition de l'esclavage, cette économie florissante s'effondre et la Désirade retourne à des activités traditionnelles fondées sur l'agriculture de subsistance et la pêche. En 1954 la fermeture de la léproserie marque un nouveau tournant pour les habitants de l'île qui peu à peu tombent dans l'oubli. Il faudra un ouragan (dénommé Hugo) pour que l'on s'intéresse de nouveau à eux en 1989. L'île est en effet la plus touchée de l'archipel et son état de délabrement est tel qu'il faudra pratiquement tout reconstruire. On en profitera pour prévoir de nouvelles infrastructures qui permettront le développement du tourisme : carte que jouent actuellement les Désiradiens.

› La Désirade se présente comme un immense plateau d'altitude modeste coupé de quelques ravines et bordé ça et là de criques plus ou moins larges permettant un accès à la mer. Au sud, un récif corallien ceinture un chapelet de plages plantées de cocotiers aux eaux calmes et limpides, tandis que le Nord pratiquement inaccessible laisse apparaître de hautes falaises balayées par des vagues tumultueuses. La route qui débute de la Pointe des Colibris pour arriver à la Pointe du Grand Abaque passe principalement par le sud de l'île et dessert une succession de petits hameaux abritant les quelques 1700 Désiradiens. Ce sont pour la plupart des "villages de pêcheurs" devants lesquels sont amarrés une flottille de barques de pêche aux couleurs vives.